Tour du Mont Viso - Août 2010


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Date : 08/08/2010 - 14/08/2010
Lieu : Ristolas (Hautes-Alpes - 05) et Italie.
Transport : Train  jusqu'à Guillestre (Mont-Dauphin) + car pour Ristolas.
Participants : Guillaume et moi.
Difficultés : T3 (T2 sur le Tour classique).
Descriptif : Tour du Mont Viso, au départ de Ristolas, en 7 jours.


Ristolas - Col Lacroix (2299m) - Rifugio Granero

Après un peu plus de 12h de voyage, en train de nuit puis autocar, nous voici arrivés à Ristolas point de départ de notre Tour du Viso. Notre tour emprunte principalement les étapes du GT3+GT2 décrites dans le topo des éditions Vallot. Nous foulons le GR58, puis GR58B en direction du Col Lacroix. Le ciel est pour l'intant complètement dégagé, pas de nebbia à l'horizon. Petite définition qui a son importance, la "nebbia" (brouillard de beau temps en français dans le texte) a la particularité côté italien de s'intaller en début d'après-midi et de boucher tout les reliefs jusque dans la soirée...

Col Lacroix


Nous redescendons le col Lacroix, marquant notre entrée en Italie, pour rejoindre une immense vallée encaissée, qui nous évoque un peu l'Alaska. Tout du moins l'image que l'on s'en fait. La comparaison s'arrête là puisque nous sommes face à une véritable foule parfaisant leur bronzage !!!

GR 58 BC


En direction du refuge de Granero nous empruntons la variante Ouest remontant sur un verrou glaciaire. Une façon de juger de la qualité des sentiers marqués en pointillé sur notre carte italienne. Le tout est de trouver le départ, peu évident sur le terrain ;  la carte semble en revanche bien précise.
 Nous faisons également un crochet hors sentier, plus ou moins kairné, sur le lac de Mal Consei.

Lago Mal Consei


Nous arrivons à Granero vers 16h30, le temps d'étudier le trajet du lendemain, accompagné d'une part de tarte et d'une bonne bière.

SolarCarlsberg


Rifugio Granero (2377m).

Rifuigio Granero


18h00 : la fameuse nebbia arrive, mais celle-ci ne nous aura pas gênés aujourd'hui.

Nebbia


L'objectif de demain est de passer par le col Luisas, décrit comme raide et pénible par notre topo. Nous demandons conseil au gardien qui nous montre, sur un vieux cliché noir et blanc, l'itinéraire à suivre. Sur cette photo la montée nous apparaît tout simplement verticale, "c'est bien connu les photos ça écrase, ah non mince là ça redresse"... Nous sommes malgré tout rassurés quant à ce passage.


Rif. Granero - Monte Meidassa (3107m) - Rif. Giacoletti

Départ vers 7h30 en direction du colle Manzol, juste avant lequel nous bifurquons à droite. Une nouvelle fois nous galérons pour trouver l'embranchement, peu marqué par un kairn en contre-bas. Il suffit de suivre la carte qui montre la bifurcation au bon endroit. Nous contournons le lac Nero par la gauche, puis le lac Gelato par la droite, et entamons la montée très bien balisée en rouge et blanc.

Passo Luisas (3028m)


Comme indiqué dans le topo : "c'est raide, pénible puis super pénible". Le problème principal est l'impressionnante instabilité du perrier, rendant la progression laborieuse. Je découvre ici la définition du mot "instable", je ne croyais pas que des blocs aussi gros pouvaient vasciller d'une telle manière!!!

Raidos !!!


Après quelques chaleurs nous arrivons au col Luisas, duquel nous atteignons Monte Meidassa ; premier 3000m de notre tour. La vue est splendide, nous sommes seuls sur ce sommet, au-dessus de la mer de nuage, grandiose.

Mer de Nuage


Kairn sommital et face Nord du Mont Viso.

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Summit picture.

Summit Picture


Nous redescendons le versant Sud du col Luisas et faisons un petit détour pour emprunter en aller-retour le col de la Traversette ; véritable tunnel à travers la montagne, creusé sous le col à la fin du Moyen-Age pour relier le Piémont italien au Dauphiné.

Traversette


Nous empruntons ensuite le passage du postier ou Sentiero del postino que nous imaginions aérien. Eh bien non, il s'agit uniqement d'un passage cablé ne présentant aucune difficulté en l'absence de neige. La nebbia nous a quant elle rattrapée, nous faisons d'ailleurs une photo similaire à celle du topo.

Sentiero del postino


Après un dernier névé nous arrivons au rifugio Vitale Giacoletti (2741m). Le gardien nous demande d'où nous arrivons, en lui répondant du colle de Luisas celui-ci nous salut d'avoir bien du courage...

Rifugio Giacoletti


Cette journée s'achève par un magnifique coucher de soleil sur la nebbia.

Nebbia


Rif. Giacoletti - Viso Mozzo (3019 m) -  Rif. Alpetto

Nous entamons ce troisième jour sous le soleil, en direction du colle de Viso à partir duquel nous ferons l'ascension du Viso Mozzo. Cependant au fil de notre montée, la nebbia entame elle aussi son ascension, à une vitesse supérieure à la notre.

Viso Mozzo


Arrivés au sommet, la fenêtre de ciel bleu ne dure que quelques minutes et c'est dans une purée de pois que nous restons 2h au sommet dans l'espoir que cela se dégage.

Sommet du Viso Mozzo


Nous redescendons finalement sans avoir réellement profité de la vue, mais cela fait parti du jeu. De plus, ce brouillard crée une ambiance vraiment particulière que nous ne détestons pas. Nous rejoignons le lac Grande di Viso, à proximité du refuge de Sella.

Lago Grande di Viso


Afin de rallonger un peu cette étape, toujours trop courte, nous prenons une variante décrite par le parcours GT3 du topo. Celle-ci part plein Est depuis le refuge de Sella et nous amène, noyés dans le brouillard, dans une vallée idillique. Ce secteur loin du tour classique est très sauvage et vaut véritablement le détour.

Nebbia


L'objectif est désormais de trouver la bifurcation qui nous amènera au refuge de l'Alpetto. Impossible de voir le moindre kairn ou panneau. Nous suivons donc la carte et récupérons plus tard un sentier brièvement aperçu entre deux percées de nuage. Pas de doute nous sommes sur le bon chemin, c'est vraiment un plaisir d'évoluer à l'aveuglette, suivant les traces de peinture. Autant le sentier n'est pas évident à trouver, et n'est que très peu marqué, autant le balisage lui est omniprésent.
Un exemple ci-dessous au niveau du col.

Passo...


Arrivés au rifugio Alpetto, c'est l'heure d'une Heineken locale, la Moretti. Au diner nous avons le droit à une spécialté des plus "appétissante" une minestrone, au demeurant très bonne.
Lors de notre marche digestive, impérative après la quantité de nourriture ingurgitée lors de chaque repas, nous observons la mythique salamandre du Lanza.

Salamandre Noire


Nous demandons de nouveau quelques conseils au gardien quant au passage par la Valle dei Duc, celui-ci nous indique "qu'il y a des cailloux et encore des cailloux, des grands, des moyens, des petits..." Cela nous convient et confirme notre itinéraire de demain.


Rif. Alpetto - Sella Calatà (2940 m) -  Rif. Bagnour

Départ sous un ciel voilé en direction du Passo Gallarino. Quelques gouttes font leur apparition l'espace d'un court instant, le temps de shooter "une jolie petite fleur rose"... après recherche, il doit s'agir d'une Joubarbe à toile d'araignée.

Petite fleur rose


Du Passo Gallarino (2727m), où nous croisons déjà une dizaine de randonneurs, nous rejoignons le Passo San Chiaffredo (2764m - en aval à droite sur la photo). C'est ici que nous obliquons plein Sud en direction de la Sella Calatà, quittant l'itinéraire classique GTA. La sente est assez raide (cf photo) mais toujours bien balisée.

En bas : Passo San Chiaffredo


De la Sella Calatà nous empruntons l'arête en direction de la Punta Malta, l'itinéraire est quelque peu aérien et l'ambiance vraiment montagne. Celui pour le sommet se situe juste sous l'arête, versant  Sud, nous ne nous y engageons pas car tout semble un peu branlant.

Punta Malta


La descente dans la Valle dei Duc est un immense pierrer raide et roulant. Descendre est un réel plaisir, mais monter doit se rapprocher de "pénible, voire super pénible". Un regard sur notre descente ci-dessous,  avec la Punta Malta à gauche et la Sella Calatà au centre.

Red & White


La Valle dei Duc est splendide et extrêment sauvage. Le temps de contempler une famille de chamois dont l'aisance surprend à chaque fois. L'itinéraire évolue principalement hors sentier, mais le balisage omniprésent n'offre que peu de chance de se perdre.
Les étapes sont vraiment courtes sur ce tour, environ 4-5h de refuge à refuge. Les deux jours précédent nous étions restés 2h au sommet du Monte Meidassa et du Viso Mozzo. Mais aujourd'hui la pluie annoncée nous a motivés à ne pas trop nous arrêter. Conséquence, il est 12h et nous sommes déjà arrivés au rifugio Bagnour. Nous y retrouvons malheureusement de nombreuses familles venues pique-niquer. Un peu désorientés par tout ce monde, nous déjeunons et partons faire un tour en forêt ; l'occasion "d'admirer" les oeuvres de l'artiste Peter Gross, dont une intitulée "Souche", attention à ne pas lire trop vite...

Rifugio Bagnour


Le soir ce refuge révèle un accueil exceptionnel : apéritif avec le gardien, puis dîner quasi gastronomique, quel bonheur. Nous questionnons le gardien sur l'itinéraire empruntant le colle Meano, afin de rallonger notre étape de demain. Celui-ci nous informe que c'est raide, encore plus qu'à la Sella Calatà, mais que ça passe... ok.


Rif. Bagnour - Rif. Vallanta

Nous nous enfoncons dans la forêt à pignons , remontons le sentier classique en direction du Passo San Chiaffredo, puis bifurquons vers le bivacco Bertoglio.

Bivacco Bertoglio


A partir d'ici nous suiverons un ancien balisage jaune. Celui-ci prend deux directions, nous obtons pour celle de droite... perdu, elle ne semble pas se diriger vers notre col. Il est préférable de prendre celle de gauche en direction du lac del Prete.

Suivez la ligne jaune...


Sur la carte l'itinéraire passe à gauche en longeant l'éperon rocheux. Le sentier se révèle impratiquable, la pente frôle les 40° et à chaque pas je recule de deux.

Colle Meano


La solution est donc d'emprunter les amas de blocs juste à droite, la progression est alors plus aisée. S'en suit une montée mêlant quatre pattes et escalade sur des oeufs...

Colle Meano


Bon c'est carrément foireux, nous ne trouvons plus d'itinéraire et décidons de rejoindre en traversée le balisage. Nous sommes 50m sous le col, la pente doit avoisiner les 45° et nous n'avençons plus beaucoup depuis une demi-heure. L'adreline retombe et nous songeons à faire demi-tour.
Un couple croisé un peu plus tôt au bivouac nous rattrape et continue en suivant l'éperon rocheux, là où nous avions bloqués, escaladant des blocs franchement instables. L'inévitable arrive, la seconde personne peu à l'aise décroche un parpaing de la taille d'un micro-onde... Légèrement protégés à mi-hauteur par un bloc nous ne quittons pas des yeux le projectile qui fonce droit sur nous.Il se disloque et passe deux mètres sur notre gauche...

Raidos !!!


Ceux-ci s'excusent et arrivent au col, il est temps pour nous de redescendre ; descente assez fun sur ce tapis roulant de caillasse. Nous restons un bon moment sur un bloc au pied du pierrier, complètement abattus par cet échec. Il faut savoir renoncer, certe, mais de voir d'autres personnes passer c'est dur. Nous rejoignons ensuite le lac Bertin, et du même coup notre itinéraire de ce matin que nous devons refaire en sens inverse.

Lago Bertin


Malgrè tout l'objectif intial qui était de rallonger la journée a été rempli, puisque nous arrivons au rifugio Vallanta vers 17h30.

Rifugio Vallanta


Nous découvrons dans ces refuges italiens, que les pâtes sont ici une entrée et non un plat. Nous engloutissons donc nos deux assiettes de pâtes avant d'attaquer le plat !!! Un bon génépy pour faire passer le tout et nous sommes prêt pour le dortoir.


Rifugio Vallanta - Punta Lostta (3052m) - Refuge Agnel

Sixième journée avec au programme un toisième 3000m et un retour en territoire français. Depuis Vallanta, la Punta Losetta ou Pointe Joanne est rapidement atteinte. Un bouquetin peu farouche semble être le maître de ces lieux très visités.

Bouquetin


Du sommet nous apercevons la Vallee di Soustra, suite de notre itinéraire.

Punta Losetta


La nebbia monte déjà, créant une atmosphère volcanique autour du Viso.

Volcan Viso ???


Toujours dans les parages!

Bouquetin


Un dernier regard sur la Punta Losetta au fond, nous descendons la chouette vallée de Soustra.

Valle di Soustra


Dur retour à la réalité lorsque notre itinéraire croise la route menant au col d'Agnel. Le secteur est malgrè tout rempli de marmotte.

Marmotte


Après une bonne douche, la seconde du séjour, nous profitons de notre dernière soirée en refuge. Celui-ci se trouve en bordure de route et manque profondément d'isolement. L'accueil y est en revanche très sympathique, et notre demande de petit déjeuner à 4h ne pose aucun problème. Nous aurons droit à un thermos de thé, pain, confiture, nutella... parfait.


Refuge Agnel - Pain de Sucre (3208m) - Ristolas

L'objectif d'aujourd'hui est d'assiter au lever de soleil au sommet du Pain de Sucre. Réveil à 3h30, la nuit n'a de toute façon pas été bonne, de peur de louper le réveil. Nous prenons la direction du col Vieux, et ne tardons pas à apercevoir des frontales. Nous ne serons malheureusement pas seul sur ce sommet. Coupant le sentier en apercevant le balisage et les frontales devant, nous finissons par arriver 45min après notre départ, au refuge d'Agnel... merde on a fait une boucle. Nous repartons donc à plein régime pour ne pas rater le lever de soleil qui paraît compromis. Au prix d'un sacré effort et surtout de recherche d'itinéraire dans la nuit et le brouillard, nous arrivons au sommet à 5h50.

Pain de Sucre


Malheureusement nous sommes en plein brouillard et nous ne voyons absolument rien du lever de soleil. 30min plus tard quelques percées dans les nuages nous permettent d'apercevoir ce qui nous entour.

Nuageux


Le sommet est en fait une longue arête, quelque peu aérienne, un vrai bonheur.

Arête sommitale


Le soleil et le Viso font une courte apparition vers 7h. La température reste cependant bien fraîche, ma montre indique 0°C, et une tasse de thé est la bienvenue.

Apparition du soleil !!!


Le sommet est de nouveau prit dans un épais brouillard et il fait vraiment froid. Nous redescendons par un des nombreux itinéraires kairnés, différent de celui emprunté à la montée. Celui-ci se montre plus raide et nécessite de mettre un peu les mains, l'ambiance est vraiment exceptionnelle.

Descente


Le sommet et son arête (3208m).

Pain de Sucre


Nous retrouvons le GR58 passant par le lac Foréant. Le cadre est vraiment splendide. S'en suit une descente interminable jusqu'à l'Echalp, puis Ristolas.

Lac Foréant


En raison d'une mauvaise coordination au sein de la compagnie de car, nous sommes contraint d'attendre le car suivant 4h plus tard... sous une pluie battante nous restons tout l'après-midi sans bouger de l'arrêt de car. Bon il faut dire qu'à Ristolas il y a simplement cinq maisons aux volets clos et cet arrêt!

Boring !!!


Bilan de ce tour du Viso : des cailloux et de la nebbia, mais une super rando. Retour sur Paris par le train de nuit, le temps de remballer pour une semaine aux Gets et un bivouac au Buet.




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