Salvagny - Mont Buet (3096m)
Depuis longtemps l'idée de bivouaquer sur un sommet me tarode l'esprit. Je profite donc de cette fin de semaine de vacance aux Gets pour assouvir cette envie. Le Mont Buet me vient tout de suite à l'esprit car c'est un sommet que je connais déjà, c'est un 3000m qui offre un chouette panorama sur le massif du Mont-Blanc, et qui plus est, accessible depuis Sixt (proche des Gets) par un itinéraire qui me démange depuis quelques années.Départ de Salvagny à 12h30, par une piste 4x4 en direction du Grenairon - Chalet Hotel du Buet. L'objectif de ce soir est rapidement en vue à la sortie du sous bois de la Grande Joux.
Au dessus du Grenairon, le sentier continue à travers les Frêtes du Grenier ; celui-ci offre quelques chouettes sections aériennes.
En direction du Plan du Buet l'itinéraire traverse un "champs" de lapiaz, dont certains sont profonds de plusieurs mètres ; véritables crevasses sur cette étendue calcaire.
J'atteinds le Plan du Buet en 2h30, duquel le sommet est indiqué en 2h, un peu rassuré sur le timing.
Au départ de Salvagny, le Grenairon est annoncé à 3h50, et du Grenairon, le Buet est annoncé à 4h... soit près de 8h de balade !!!
Le sentier est dès lors assez raide jusqu'à l'arête, joliment prénommée "Crête de la Montagne des Eves" sur la carte IGN. C'est dans le brouillard que je traverse cette section : ambiance...
La suite de l'itinéraire, et la raison de ma convoitise, est une partie cablée plutôt raide nécessitant de ne pas être trop sensible au vertige. Cet endroit me rappelle la phrase d'un guide que l'on répétait sans cesse lors d'un précédent stage Ucpa : "c'est facile mais il ne faut pas tomber"...
Les câbles dépassés, il ne reste qu'a remonter l'arête pour atteindre le sommet à 3096m ;
dénivellé : +2350m, temps : 4h35.
Quelle surprise (et déception) quand je m'aperçois que je ne serai pas seul sur ce sommet ce soir. Peu après mon arrivée, un couple plante sa tente au niveau du kairn sommital, puis bientôt une autre personne arrive et s'installe juste à côté !!!
Je décide de m'installer 20m plus bas sur l'arête Est (arête des Cristaux), et amménage une confortable aire bivouac ; notez la présence des deux cailloux plats faisant office de dossier, orientés plein Est.
Désormais installé, il est temps d'assister à la séance de 19h46 pour le début du coucher de soleil. Ce sommet est parfait car tout les reliefs situés à l'Ouest ont une altitude inférieur.
20h02
Zoom
20h16
Vue au Sud-Est sur le massif du Mont-Blanc.
20h26
Le toit de l'Europe embrasé par les derniers rayons de soleil.
20h34
20h35
20h37, fin de séance mais le spectacle continue avec la lune de l'autre coté.
Je me couche face au glacier du Tour, d'Argentier, la Verte, les Drus, les Jorasses... ça sent bon la full moon party !!!
La température est plutôt clémente (5°C), je suis même obligé de me découvrir. La nuit est l'occasion de différents tests photos, de contemplation et de quelques heures de sommeil fractionnées par la migraine.
Mont Buet - Cheval Blanc (2831m) - Salavagy
4h40 : je m'installe confortablement sur mon dossier et observe l'aube naissante ; à l'Est les reliefs sont plus hauts et je ne pourrai pas voir l'apparition directe du soleil.5h22
5h57
6h03
6h47
Total confort, je n'arrive pas à décoller,
et reste au fond de mon duvet, scotché devant ce décor à couper le souffle.
Après une tasse de thé et l'apparition de quelques douleurs abdominales, je me décide à partir en direction du Cheval Blanc (8h30). J'emprunte le même itinéraire qu'à la montée, la vue sur la Crête de la Montagne des Eves est vraiment impressionnante.
Face Nord-Est du Buet ; j'ai donc bivouaqué sur l'arête située à gauche.
Au sommet du Cheval Blanc (2831m), la vue plonge sur les lacs d'Emossons,
sur le Pic de Tenneverge et le Mont Ruan. Le Tour du Ruan, semble être un tour assez sauvage se faisant en 4-5 jours ; il constitue à coup sûr un projet futur.
C'est l'heure de descendre et d'en finir avec les -2350m de dénivelé...
La descente est difficile car je n'ai plus d'eau depuis le réveil, et mes douleurs stomacales/abdominales ne se dissipent pas.
L'histoire se terminera aux urgences de Thonon-les-Bains par une crise d'appendicite "tardive" et quatre semaines d'arrêt de travail. La montagne, ça vous calme !!!