Date :
11/07/2010 - 14/07/2010 Lieu
: Modane (Savoie - 73). Transport
: Train. Participants :
en solo. Difficultés: T2, T4 pour les Eaux du
Mont Coua. Descriptif
: Boucle de 4 jours de Modane à Modane, autour de la pointe de
l'Echelle.
Modane - Col
du Barbier (2287m)
- Refuge de la Fournache
Après onze mois interminables, me voici de retour en montagne,
exactement au même endroit que l'an passé.
Le défi de ce premier jour va être de récupérer les 2h30 de retard de
mon train, pour ne pas rater le dîner. Une demi-heure
après le départ de Paris, une annonce SNCF donne le ton : "le train
rencontre un disfonctionnement, le chef de bord va tenter de
réparer"... J'imagine bien le chef de bord en costard SNCF sortir sa
petite caisse à outil et ouvrir le capot du TGV !!! Nous changeons donc
de train à Lyon et arrivons en gare de Modane à 14h30. C'est parti pour
6h de balade en direction du refuge de la Fournache ; ce n'est pas
gagné pour la soupe ce soir.
Le sentier (GR5) s'élève en sous-bois jusqu'au refuge de l'Orgère,
où je découvre les alpages en pleine floraison ; un joli spectacle pour
démarrer ces 4 jours.
Arrivé au col du Barbier, j'aperçois les lacs des plans amont
et
aval, signe que l'objectif se rapproche. L'orage annoncé pour
la fin d'après-midi m'encourage à ne pas
ralentir. Malgré le rythme
soutenu, le plaisir de retrouver ces
montagnes est vraiment intense. C'est donc sourir aux lèvres que je
poursuis en direction du
Plateau du Mauvais Berger ; cette fois-ci de jour. Nous y étions passé
avec Guillaume pour l'ascension du Râteau d'Aussois, mais de nuit, à la
frontale.
J'arrive enfin à la Fournache, top-chrono : 4h10, la gardienne me
demande "vous êtes venu en courant?", je lui réponds que non,
j'ai
simplement fait un peu moins de photo. Le ciel s'assombrit, la pluie
commence à tomber, je ne suis pas mécontent de mon timing. Le temps de
reprendre
mon souffle, mine de rien j'ai un peu forcé, et le diner
est servi.
Fournache - Pte
de
l'Observatoire (3015 m) - Roc de la Pêche
Petit-déjeuner 6h30, départ 7h en direction de la Pointe de
l'Observatoire, avec un petit crochet par le refuge de la Dent
Parrachée où je dois récupérer 10 euros d'arrhes. Le temps est au beau
fixe, l'endroit magnifique, je me sens tout simplement à ma place.
Je redescends dans le Fond d'Aussois, avant de remonter en direction du
col.
L'itinéraire longe l'impressionnante face Nord-Est de la Pointe de
l'Echelle.
Le sentier est par endroit peu marqué, mais toujours bien kairné.
Arrivé au Col d'Aussois, la montée à la Pointe de l'Observatoire est
une
simple formalité. Au sommet la vue est spectaculaire, au Sud : les
Cimes des Planettes et la Pointe de l'Echelle.
Au Sud-Ouest : la Meije et la Barre des Ecrins.
A l'Ouest : l'Aiguille de Polset et le glacier de Gébroulaz.
Au Nord-Est : la Pointe et le Col des Fonds, constituant l'objectif de
demain.
Un dernier regard sur la face Est de la Pointe de l'Observatoire,
depuis le Col d'Aussois.
La descente du col, versant nord, présente encore de nombreux névés et
l'inclinaison de la pente impose la concentration. La suite de la
descente est un réel bonheur utilisant la neige comme véritable tapis
roulant, voire de tapis volant lors de certaines pertes de contrôle...
Je poursuis en direction du Cirque du Génépy,
délaissant sur ma droite le GR55 autoroutier menant trop rapidement
au refuge-hôtel du Roc de la Pêche.
Au vu de l'heure, j'opte pour
un petit détour en remontant la moraine du glacier du Génépy, le temps
de faire quelques photos,
La descente jusqu'aux fermes de Montaimont me paraît vraiment
interminable. Le Roc de la Pêche se situe juste derrière, et l'appel
d'une bière salvatrice me donne un regain d'énergie.
Le temps de m'installer en terrasse, parmi une foule de touriste
(parking à 15min), et l'orage éclate. Le spectacle est vraiment
magnifique, mais les
trombes d'eau entrainent une coulée de boue sur la route séparant le
parking, de Pralognan. Quelques personnes sont contraintes de rester
dormir ce soir.
Second problème, le "refuge" ne dispose plus d'eau courante, malheureux
quand on propose Sauna, Hammam et Jacuzzi... je ne me sens pas
vraiment à
ma
place ici. Devant les prix exorbitant (55,5 euros en demi-pension la
semaine et 59,5 le weekend), j'avais opté pour la nuitée seule. Je
passe
donc la nuit dans un dortoir séparé du reste du refuge.
Roc de la Pêche
- Col Rouge
(2731 m) - Refuge Péclet Polset
Après une nuit sérieusement humide, j'avale une tranche de pain d'épice
et quitte ces lieux à 5h45. J'emprunte le GR55, peu fréquenté à cette
heure-ci, jusqu'à la bifurcation
pour le Col Rouge.
Ci-dessous : la Pointe de l'Observatoire au centre, dont la face Ouest
est autrement plus impressionnante que celle empruntée hier.
Le sentier est dès lors assez raide, mais la vue
récompense le moindre effort. Au Sud, le Col de Chavière que
j'emprunterai demain pour redescendre sur Modane.
Chaque petit détail est source d'émerveillement, d'autant plus lorsque
l'on est seul ; la solitude décuple les sens.
L'herbe laisse place aux pierriers, dans lesquels se dessine un
itinéraire évident jusqu'au Col Rouge.
Vue sur le Col Rouge en remontant un peu au Nord.
Un brin de compagnie !!!
La descente dans le vallon de Chanrouge est vraiment splendide. Mes
photos ne traduisent pas du tout l'immensité de cette vallée,
mais cet endroit m'a totalement subjugué,
la tarte aux
myrtilles du refuge du Saut aussi.
Nigritelle du Mont-Cenis :
so beautiful.
Je poursuis mon itinéraire en direction du Col du Souffre, mais
bifurque avant celui-ci au niveau de la passerelle au-dessus du Doron ;
passerelle présentant un joli dévers. Je me dirige en direction des
lacs du Mont Coua.
L'itinéraire est évident jusqu'au premier lac ; que je confonds avec le
second sur la carte. A partir d'ici je cherche un peu
l'itinéraire, j'aperçois quelques traces dans la neige, mais je n'ai
pas l'impression quelles partent dans ma direction. (30 min plus tard
je comprendrais que c'était l'itinéraire à suivre).
Après un petit détour et un brin de grimpette, je me localise
précisement sur la carte. L'endroit est extrêmement sauvage, je ne vois
pas un kairn, pas une trace... just into the wild.
Je continue en direction du passage des Eaux Noires, scrutant le ciel
de moins en moins bleu. En plein dialogue interne, je songe à la suite
de l'itinéraire, espérant ne pas être face à un passage trop délicat,
un névé trop raide, ou en plein brouillard.
Peu de temps après je retrouve un kairn et une sente ; je rattrape ici
l'itinéraire perdu au premier lac.
Il reste beaucoup de neige dans ce secteur et l'ambiance est vraiment
alpine. Soudain je retrouve une trace dans la neige, d'un côté je me
dis que cela entrave un peu l'isolement de cet endroit et puis d'un
autre côté celle-ci a quelque chose de rassurant. Je suis finalement
content de la suivre au moment où je dois longer le second lac
des Eaux Noires encore +/- gelé. Ci-dessous : un dernier regard sur l'itinéraire
que je viens de suivre, à gauche du Mont Coua et à droite du lac.
Arrivé au Col, je scrute la Pointe des Fonds et ne sais pas vraiment
comment l'aborder.
Je pars en plein sur l'arête pour un itinéraire aérien, mais ce n'est
pas très stable et le sommet me paraît loin. Au bout de 10min
je préfère rebrousser chemin, à tort après coup puisque la météo
restera stable.
Du col, la vue sur le Lac Blanc et la Pointe de l'Echelle est vraiment
grandiose.
La descente est vraiment raide et les kairns pas toujours évident.
Celle-ci ne pose malgré tout aucun problème. Du bas je n'arrive
pas retrouver par où je suis passé.
Les Eaux Noires.
Je m'accorde une pause à proximité des Eaux Noires, sur le point côté
2679m. Je ne tarde pas à être accompagné par une petite marmotte
intrépide.
Séquence émotion comme disait notre cher Nicolas... non un autre :
Nicolas Hulot !!!
C'est l'heure de redescendre sur le Lac Blanc et de récupérer un
sentier balisé. Le cadre est vraiment idyllique, aussi bien que je
m'octroie une nouvelle pause au bord du lac.
Arrivé au refuge de Péclet-Polset je me décide à goûter une bière
résolument touristique dans son packaging : la bière au Génépy. Comme
dans tout mauvais génépy, cette bière comporte des colorants, lui
donnant cette magnifique couleur verte fluo !!! Ce n'est pas une grande
bière, mais à tester malgré tout.
Refuge Peclet
Polset - Col de
Chavière (2796m) - Modane
Quatrième et dernier jour, comme cela passe vite! Je commence à réaliser
que ce soir je retrouve mon petit studio parisien de 21m²... quelle claque
après ces grands espaces. Je quitte le refuge en direction du Col de
Chavière par le GR55.
Un champs de kairns,
me rappelant un clip de Vibrasphère - Tierra Azul :
Note artistique : 19/20.
La neige est toujours de la partie au col de Chavière.
La descente démarre too shoos sur les névés. Aux environs du point côté
2638m, je quitte le GR en partant plein Est, puis plein Sud pour
rejoindre le Lac de la Partie.
Je poursuis ainsi hors-sentier jusqu'au marquage en pointillé noir
sur la carte, sous l'Aiguille Dorant. Il
est 11h 30, j'hésite à monter au Râteau d'Aussois, mais le dénivelé (1100m en aller-retour) me
démotive un peu. J'opte pour un détour par le Sentier Nature, puis une
pose sous l'Orgère.
Encore un moment photo.
Un remake de Vertical Limit avec Alex Butterfly en tête d'affiche...
Afin de clôturer cette randonnée de la meilleure façon possible, et peu
envieux de ma soupe de nouille asiatique, je décide de manger au refuge
de l'Orgère. Mon choix se porte sur : "Crêpes au reblochon et
aux noix, et brochette de charcuterie" - Menu.
S'en suit une longue descente jusqu'à Modane et une attente
interminable à la gare... après plus de 3h à essayer de m'occuper en
attendant le train, celui-ci est annoncé avec 45min de retard !!!
Bilan : cet itinéraire est vraiment magnifique, dès que l'on quitte le
GR, la Vanoise se montre plus sauvage et d'autant plus belle.
En quelques chiffres : 6000m de dénivelé positif, 62 kilomètres, 4 jours (transport
compris depuis Paris).